LE JOUR DE MON ABANDON – Elena FERRANTE (auteur de l’amie prodigieuse)

Olga 38 ans, un mari, deux enfants, un chien, un bel appartement à Turin, 15 ans de mariage, une vie faite de petits rituels et de certitudes conjugales. Un après-midi d’avril , une phrase met en  pièce son existence. L’homme avec qui elle pensait vieillir ne veut plus d’elle…

Bon roman qui mène Olga au bord de la folie et des dommages colatéraux que cela suscite…

LE PASSEUR DE LIVRES  – CARSTEN HENN (Allemand)

Chaque soir après le travail, malgré ses soixante-dix ans, Carl se promène dans les rues pittoresques de la ville pour porter en main propre les livres qu’ont commandés ses clients les plus fidèles.
Ces lecteurs voraces, souvent farfelus et baroques, ont tous leurs secrets et leurs blessures. Ils sont devenus presque des amis, et le libraire dévoué est tout ce qui les relie au monde.

« Dans chaque livre que tu ouvres, un cœur se met à palpiter. Et ton propre cœur bat à l’unisson… »

Roman sympa feel good

TROIS SOEURS  – Laura POGGIOLI

Quand la police de Moscou est arrivée, les trois soeurs étaient assises le long du mur à côté du cadavre de leur père. Il avait le poil noir, le ventre gras, une croix dorée autour du cou. Depuis des années, il s’en prenait à elles, les insultait, les frappait, la nuit, le jour, abusait d’elles. Alors elles l’ont tué.

À vingt ans, Laura Poggioli a vécu à Moscou. Elle aimait tout : la sonorité de la langue, boire et sortir, chanter du rock. Elle a rencontré Mitia, son grand amour. Parfois il lui donnait des coups, mais elle pensait que c’était sa faute.  » S’il te bat, c’est qu’il t’aime « , dit un proverbe russe.

J’avais juste envie de retrouver les soeurs Katchatourian. Les parallèles maladroits m’ont quelque peu dérangée tant il y a un gouffre entre la violence supportée par les soeurs et celle encaissée par l’auteure. Bonne description du poids de la famille, qui  institutionnalise la violence comme une culture…

 TAORMINE – YVES RAVEY

Un couple au bord de la séparation s’offre un séjour en Sicile pour se réconcilier. A quelques kilomètres de l’aéroport, sur un chemin de terre, leur voiture de location percute un objet non identifié. Le lendemain, ils décident de chercher un garage à Taormine pour réparer discrètement les dégâts. Peut-être une très mauvaise idée.

Bon roman parsemé de quelques soupçons d’angoisse… Il n’est vraiment pas certain que le couple en sorte indemne mais on reste peu sur sa fin . 

PAR-DELA L ATTENTE –  Julia MINKOWSKI

Le Mans, 29 septembre 1933. Maître Germaine Brière prononce les derniers mots de sa plaidoirie. Sur le banc des accusés, les sœurs Papin, les deux bonnes qui ont tué leurs patronnes. Il est minuit passé, les jurés rejoignent la salle des délibérations. Dans le palais désert, Germaine attend le verdict. Elle se remémore les combats de sa vie. Bientôt, elle sera l’avocate qui a sauvé les domestiques assassines ou celle qui a échoué face à une justice d’hommes et de notables. Le triomphe ou la honte. Ne reste qu’à espérer…
Au cœur d’un fait divers qui ne cesse de fasciner, Julia Minkowski brosse le portrait d’une femme libre et révoltée.
En nous plongeant dans la psyché de sa consœur, figure oubliée de l’histoire, maître Julia Minkowski déploie avec maestria sa plume de romancière dans un premier texte puissant et vibrant.

Petit sentiment de frustration,  j’aurai aimé en connaître davantage sur  Germaine Brière 1ère femme inscrite au barreau du Mans en 1930, trop de mélange, manque des pièces au puzzle …

 TENIR SA LANGUE – POLINA PANASSENKO

l’auteure raconte son parcours du combattant pour faire changer son prénom francisé à sa naturalisation; elle veut reprendre son prénom de naissance, Polina et non Pauline. le premier chapitre s’ouvre sur une scène à l’absurdité kafkaïenne lorsqu’elle est convoquée au tribunal de Bobigny, face à l’incompréhension de la juge. de sa colère naît un questionnement puissant sur l’identité qui lui fait retracer sa propre histoire d’enfant née en URSS dont la famille a migré en France, à Saint-Etienne.

Joli témoignage sur la difficulté de l’immigration pas choisie…

 JEAN LUC ET JEAN CLAUDE – LAURENCE POTTE-BONNEVILLE

 Dans ce café d’un petit bourg où Jean-Luc et Jean- Claude ont la permission, tous les jeudis, de venir boire (sans alcool), les choses prennent ce jeudi un tour inhabituel.

D’abord, il y a ce gars, ce jeune gars aux cheveux si blonds, qui émerveille les deux amis parce qu’il vient d’Abbeville. Et puis demain c’est vendredi, le jour de l’injection retard de Jean-Luc, qui sent en lui quelque chose gronder. Peut-être un écho de la tempête qui vient de balayer tout le canton, et qui met en danger les phoques de la baie, pour lesquels Jean-Claude se fait tant de souci. Il suffira d’un rien, d’une contrariété, un billet de loto qu’on refuse de valider à Jean-Claude pour que tout se dérègle….

Très belle écriture, se lit comme un conte avec des personnages particulièrement bien campés, à la fois drôles, émouvants, un peu décalés, qui donnent à cette histoire un peu banale, une grande profondeur ….

LE DERNIER DES SIENS – SIBYLLE GRIMBERT (prix 30M d’AMIS)

  1. Gus, un jeune zoologiste, est envoyé par le musée d’histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l’Europe. Lors d’une traversée, il assiste au massacre d’une colonie de grands pingouins et sauve l’un d’eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp. Sans le savoir, Gus vient de récupérer le dernier spécimen sur terre de l’oiseau.
    Une relation bouleversante s’instaure entre l’homme et l’animal. La curiosité du chercheur et la méfiance du pingouin vont bientôt se muer en un attachement profond et réciproque.
    Au cours des quinze années suivantes, Gus et Prosp vont voyager des îles Féroé vers le Danemark. Gus prend progressivement conscience qu’il est peut-être le témoin d’une chose inconcevable à l’époque : l’extinction d’une espèce..

Récit d’une catastrophe écologique, mais surtout un très beau roman d’amitié qui invite à réfléchir à notre rapport avec la Nature. Un ouvrage que l’on referme en se rendant compte que l’on vient de quitter Prosp, le dernier représentant de son espèce…

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