« Mille petits riens » de Jodi Picoult traduit par Marie Chabin.

Roman traduit de l’américain par Marie Chabin. Ruth, sage femme noire de 44 ans est accusée d’avoir tué Davis, fils de Turk et Brit, suprémacistes blancs activistes. Elle perd son travail et s’occupe du mieux qu’elle peut d’Edison, son fils ado de 17 ans. Kennedy, la jeune avocate chargée de la défense de Ruth déploie beaucoup d’énergie pour son premier dossier dans un procès d’assise et se lie d’amitié avec sa cliente. Le thème du racisme latent et des difficultés relationnelles entre les deux communautés est évoqué de façon parfois frontale, mais aussi avec beaucoup de sensibilité. La narration est assurée par les prises de paroles successives de chacun des trois protagonistes principaux, Ruth, Turk et Kennedy. Très beau roman à découvrir, mille petits riens qui parviennent à faire un tout consistant.

« L’ami » de Tiffany Tavernier.

Thierry et Elisabeth, parents de Marc parti travailler au Vietnam vivent à la campagne avec deux charmants voisins, Guy et Chantal. Cette entente parfaite sombre brutalement le jour ou des forces de police musclées viennent arrêter Guy ! L’ami cachait bien son jeu et les personnalités des protagonistes se dévoilent peu à peu en révélant la complexité des perceptions de soi et des autres. La carapace de Thierry se découvre à l’occasion de sa pérégrination sur les lieux de son enfance où il parvient à prendre conscience de ses difficultés en acceptant enfin le regard que lui porte les autres. Très beau roman, mettant subtilement en évidence les failles, les incertitudes, le mal être relationnel des hommes.

« Vivre avec nos morts » de Delphine Horvilleur.

L’auteure nous offre une magnifique leçon d’humanité, de tolérance et une découverte de la libéralité possible dans la religion juive. Son ouverture d’esprit et son érudition rendent son discours convaincant, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral au travers d’une présence médiatique qui se remarque. Les nombreuses occasions qu’elle a eu dans sa fonction de rabbin d’apporter du réconfort aux familles endeuillées et qu’elle nous décrit sont autant de preuves que la compassion n’a pas forcément une étiquette strictement religieuse. Le doute qui parfois l’habite gagnerait à être mieux partagé par toutes les orthodoxies intransigeantes. Très beau partage d’expérience et de réflexion sur la vie avec nos morts.

« La vengeance m’appartient » de Marie Ndiaye

Un roman qui interroge sur les contours flous, incertains et improbables des protagonistes et laisse le lecteur compléter les manques volontairement et astucieusement disséminés par l’auteure. Qui manipule qui ? Sharon, Gilles Principaux, Marlyne, Rudy ? Me Susane est-elle vraiment empêtrée dans une situation diabolique ou se l’imagine t’elle ?  Les ressentis exprimés par le couple sont remarquablement décrits, avec ce qu’il faut de répétitions pour en affirmer la profondeur et la sincérité. Une lecture déroutante et passionnante.

« L’intelligence du vivant » de Fabienne Chauvière.

Fabienne Chauvière, journaliste et animatrice sur France Inter des « Savanturiers » a rencontré des scientifiques venus lui parler, chacun dans sa spécialité de « l’intelligence du vivant » et nous raconte ses conversations avec eux dans ce livre. Dans un véritable tour d’horizon des végétaux et des animaux, nous apprenons beaucoup de choses décrites par des spécialistes qui nous font partager leur enthousiasme, leurs connaissances pointues et découvrir d’autres formes d’intelligences potentielles que celle de l’être humain. Excellent ouvrage à vocation pédagogique qui incitera les plus curieux à approfondir des sujets parfois évoqués de façon un peu succincte.

 

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